Joint à la vacation hebdomadaire de Brest Atlantiques, Yves Le Blevec (Actual Leader)  est revenu sur les conditions rencontrées après dix jours de course.

Les conditions actuelles. « Ce sont les pires conditions depuis le départ et pas loin des pires que j’ai rencontrées en multicoque. A chaque vague, on a l’impression que le bateau va se démolir, ce n’est vraiment pas drôle, je n’ai aucun plaisir à naviguer dans ces conditions, c’est vraiment hyper dur. On a une petite trentaine de nœuds de vent, ce n’est pas ça qui est gênant, ce qui est gênant, c’est qu’on a les vagues de face, pas très grosses, mais c’est une mer complètement désordonnée. Le bateau saute sur toutes les vagues, on se fait secouer, c’est l’enfer, on est obligés de se tenir en permanence, c’est vraiment super compliqué, en plus, on maltraite le bateau, c’est très désagréable. Nos machines sont des bateaux assez sensibles qui ont quand même des limites, là, on joue un peu avec les limites du bateau, on a des pics d’efforts absolument incroyables, on ne sait pas si on est dans la limite acceptable ou non. On ne peut pas aller plus vite, ce qui limite la vitesse, ce n’est pas le bateau, c’est l’état de la mer. Je refuse d’aller plus vite dans cette mer-là, déjà, j’ai l’impression qu’on en fait trop, je suis obligé de me forcer pour tenir la cadence dans cette mer démontée. On vient de passer de trois à deux ris pour accélérer un peu, on n’a rien devant, sinon, le bateau accélère trop, on marche à 18-20 nœuds, c’est important d’aller vite pour rester avec ce système météo, mais c’est super dur. »

Le passage à Rio. « C’était très sympa, parce que c’est vraiment chouette de voir la terre après une dizaine de jours, mais les conditions n’étaient pas idylliques, on n’a pas vu grand monde sur la plage d’Ipanema, mais c'était un très joli passage, une première étape franchie dans Brest Atlantiques, et ça, c’est vraiment bien. »

La course relancée. « C’est assez incroyable, on n’a pas été les plus rapides, on le savait à l’avance, mais les aléas des uns et des autres font qu’on s’est tous retrouvés regroupés à Rio, on va continuer de naviguer avec cette philosophie et on verra ce que ça donnera à l’arrivée. »

Photo : Ronan Gladu/Actual Leader