Joint ce vendredi à la vacation hebdomadaire de Brest Atlantiques, François Gabart, qui avait franchi l'équateur dans la matinée à 8h30, est revenu sur l'option tentée à l'ouest sur le trimaran MACIF et a évoqué la dernière semaine de course.

L'option ouest en Atlantique Sud. « On a fait un décalage avec nos petits copains il y a trois quatre jours avec une traversée du front en deux temps qui nous permettait d’avoir du vent un peu plus fort et surtout un meilleur angle pour rentrer dans l’alizé. Ce n’était pas l’option la plus simple en termes de manœuvres  et de transitions, mais ça nous paraissait la plus rapide, et je pense que c’était la bonne option. Quand on est partis dans notre option, on avait un petit retard sur Actual, là, on revient juste devant, donc on est plutôt contents d’avoir fait ça, c’était important de tenter dans la situation dans laquelle on était, ça a fonctionné comme on l’imaginait, c’était bien de tenter. »

Les conditions après le passage de l'équateur. « On est à l’approche du Pot-au-noir, on vient de passer 2° Nord, on a toujours du vent, entre 28 et 32 nœuds, normalement, il devrait mollir et refuser dans les heures qui viennent. Il fait grand soleil, avec des petits cumulus qui deviennent plus importants à l’approche du Pot-au-noir, ça glisse pas mal, il y a un peu de mer, ce n’est pas tout plat, mais ce sont des bonnes heures de navigation depuis 24-48 heures pour enfin exploiter la vitesse de nos bateaux. »

Le Pot-au-noir. « Il a l’air d’être plutôt assez facile à traverser, la situation paraît a priori plutôt favorable, mais je reste super vigilant, on en reparlera quand on l’aura passé, quand il sera bien derrière. Il peut y avoir des nuages qui se forment en quelques heures qu’on ne voit pas forcément sur les photos satellites et peuvent faire en sorte que la situation change complètement en 2-3 heures. Donc je sais bien que les heures qui viennent et la nuit prochaine ne vont pas être simples, on va bien se reposer pour être en pleine forme pour le Pot-au-noir. »

L’état du trimaran MACIF. « On a eu pas mal de soucis qui nous ont notablement ralentis, mais là, au moment où je parle, on est quasiment à 95% du potentiel du bateau, ça fait du bien et ça fait plaisir, mais c’est sûr que pour nous, ça a été un gros enjeu pendant la course, on n’en a pas trop parlé. »

La situation par rapport au Maxi Edmond de Rothschild. « Il y a toujours moyen d’aller els chercher, même si on sait que ça va être compliqué. Ils commencent à avoir une bonne avance, on n’est pas tout à fait dans les mêmes systèmes météo, mais dans les routages, il y encore pas mal d’incertitudes sur nos diverses trajectoires. On ne sera pas forcément dans les mêmes timings, ça veut dire qu’il se peut que des décalages se créent entre eux et nous. S’il y a une situation exceptionnelle, qui se dégrade ou change, il peut se passer encore beaucoup de choses. Nous, on va essayer de faire la meilleure trajectoire pour arriver le plus vite possible à Brest, on y croit et on va y croire jusqu’à la dernière seconde, il reste encore un peu de chemin, il peut se passer plein de choses, on va arriver dans l’Atlantique Nord en plein hiver. »

Photo : Jérémie Eloy/Macif