Joint ce vendredi lors de la vacation hebdomadaire de Brest Atlantiques, Franck Cammas a raconté les trois premiers jours de mer sur le Maxi Edmond de Rothschild.

Les conditions du jour. « On a retrouvé du vent depuis trois heures, ce qui n’était pas le cas avant, on a eu une longue période de petit temps. Ce sont des conditions estivales, il fait beau, la mer est plate, on n’a pas beaucoup de vent, 15 nœuds, mais ça permet d’avancer pas mal. Je me suis brulé au genou avec de l’eau bouillante, ce n’est pas très beau à voir, mais tout va bien. »

L’entame de course. « On est partis un ris dans 6 mètres de creux, le but était que les premières heures se passent bien pour le bateau, ça a commencé à faiblir au bout de cinq heures, la mer s’est améliorée en direction à l’approche des côtes espagnoles. Le Maxi Edmond de Rothschild se comportait pas mal, on a réussi à faire des moyennes correctes dans ces mers, autour de 30 noeuds, presque qu’au-delà de ce qu’on imaginait, ça s’est bien terminé. On a choisi de passer à l’intérieur du DST au Cap Finisterre pour des raisons de facilité par rapport à la mer qui était plus correcte. »

Le rythme à trouver. « On a commencé à empanner au niveau de Madère. Les options étaient de faire un seul empannage en se rapprochant du centre de l’anticyclone et en faisant quelques heures en travers de la route ou exploiter un peu mieux à l'est pour éviter les zones de molles, on a choisi la deuxième solution. On a fait un premier empannage vers minuit dans la nuit de mercredi à jeudi, avec quelques heures où on allait vraiment bien et un  super angle de sortie, ensuite, ça s’est dégradé avec des vents très changeants, des adonnantes et des refus de 30 ou 40 degrés qu’on ne pouvait pas exploiter, parce qu’un empannage, c’est environ 15-20 minutes, et vu les conditions, les rotations de vent étaient déjà passées. »

La régate avec le Trimaran Macif. « Il n’y a pas que Macif. 200 ou 300 milles sur ces bateaux qui vont à 30 nœuds, ça peut se réduire très vite. En temps, il n’y a pas beaucoup d’écart, on a vu la nuit dernière qu’entre deux classements, il y a des différences de quasiment 10 nœuds de vitesse, les écarts se font et se défont très vite. Après, on imaginait que ça allait être comme ça, Macif, le bateau va vite tout le temps, ils le connaissent parfaitement, maîtrisent ce genre de navigation autour du monde, on est très contents de matcher avec eux déjà, donc être devant, tant mieux, mais ça ne reste que le début de la course. En tout cas, c’est sympa de faire une belle régate à l’échelle de la planète, on voit que les océans rapetissent, c’est un beau jeu d’échecs dans l’Atlantique. »

La stratégie à venir. « Il y a déjà la gestion du cap Vert avec un peu de dévent, ensuite, le Pot-au-noir. J’ai l’impression qu’il est assez dégagé quand on y rentre, mais il se reforme avant d’en sortir. Il y a une toute petite chance pour que celui qui rentre le premier s’en sorte mieux que ses poursuivants, donc on va essayer de rentrer au moins en même temps que Macif ».

Photo : Yann Riou/PolaRyse/Gitana SA