Confrontés depuis leur passage des îles Cagarras à une grosse dépression au large de Rio de Janeiro, les quatre trimarans engagés sur « Brest Atlantiques » ont joué la carte de la sagesse dans la nuit de jeudi à vendredi, en choisissant de ne pas faire la route directe vers Le Cap, mais de suivre une trajectoire au nord pour échapper au gros de cette dépression et à une mer formée.

Ce qui a provoqué un regroupement général de la flotte qui, au classement de 8h, se tient en 113 milles, l’écart séparant le premier, le Maxi Edmond de Rothschild (Franck Cammas/Charles Caudrelier), du quatrième, Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella). Le trimaran MACIF (François Gabart/Gwénolé Gahinet) occupe la deuxième place, à 50 milles du leader, Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville/Jean-Luc Nélias), après son demi-tour de la veille, la troisième, à 60 milles. Les conditions sur zone restent difficiles avec du vent de nord-est soutenu (25-30 nœuds), qui va peu à peu adonner au nord puis au nord-ouest, obligeant les marins à un savant compromis entre vitesse et préservation du matériel.

Le mot de la direction de course (Jacques Caraës) : « La situation météo musclée a conduit Sodebo Ultim 3 à faire demi-tour hier, Thomas Coville, avec qui j’ai pu converser, souhaitait éviter le gros de la dépression pour préserver son bateau. C’était courageux de sa part, parce que ça lui a fait perdre environ 400 milles, mais avec Jean-Luc, ils ont agi en bons marins, la route jusqu’à Brest est encore longue. Les quatre bateaux ont fait dans la nuit une route nord au louvoyage pour essayer de se mettre en bordure de la dépression. Les conditions restent quand même bien musclées avec 25-30 nœuds de nord-est fichiers, ce qui veut dire rafales à plus de 35. Le vent va tout doucement adonner dans la journée pour passer nord puis nord-ouest, mais il va rester fort, 25 nœuds minimum. Les premiers routages que nous avons fait tourner jusqu’au Cap donnent une arrivée là-bas aux alentours du 22 novembre, mais la situation météo est assez complexe avec un anticyclone sur leur route qui ne bouge pas beaucoup et une limite des glaces assez haute dont ils vont sans doute approcher à un moment. »

Photo : Ronan Gladu/Actual Leader