Partis depuis dimanche dernier dans une stratégie vers le Brésil radicalement différente de leurs deux concurrents, François Gabart et Gwénolé Gahinet, qui, au moment de se démarquer, comptaient environ 70 milles de retard sur le deuxième, Actual Leader, en ont touché les fruits, puisqu’ils se sont emparés ce vendredi au classement de 8h de la deuxième place aux dépens du duo Yves Le Blevec/Alex Pella. Depuis 24 heures, le trimaran MACIF, bénéficiant d’un angle de vent bien plus favorable, affiche une moyenne de 28.4 nœuds, régulièrement à plus de 30 nœuds, ce qui lui a permis de fondre sur son rival, à qui il aura repris 430 milles entre les classements de jeudi et de vendredi matins ! Le plan VPLP a franchi l'équateur à 8h30 à l’équateur, 1 jour, 5 heures et 17 minutes après le Maxi Edmond de Rothschild (Franck Cammas/Charles Caudrelier), tandis qu'Actual Leader devrait passer dans l’hémisphère Nord vers midi.

Devant, le Maxi Edmond de Rothschild s’est offert une traversée du Pot-au-noir express, dont il est sorti une quinzaine d'heures après y être rentré, en témoigne sa moyenne de 21.7 nœuds sur 24 heures et une avance de 614 et 627 milles vendredi matin sur le trimaran MACIF et Actual Leader. Ces derniers peuvent-ils encore prétendre revenir sur le leader ? « On regarde toujours devant, même si Gitana a une avance confortable. Avec ces trimarans, les écarts peuvent se rattraper très rapidement ; c'est pour ça qu'on y croit à bloc ! Il peut encore se passer plein de choses, avec les milles qu'il reste à parcourir et les conditions difficiles qu'on peut rencontrer dans l'Atlantique Nord. Et puis les problèmes techniques peuvent survenir, même pour nous, et c'est pour cela qu'on reste très vigilants. On ne souhaite à personne des soucis, évidemment, mais si cela devait survenir, on doit avoir su se mettre en position d'en profiter », a répondu jeudi François Gabart dans une vacation organisée par son équipe.

Reste que l’avance de Franck Cammas et Charles Caudrelier pourrait croître dans les prochains jours, avec une situation météo en Atlantique Nord qui lui semble plus favorable qu’à ses poursuivants et pourrait lui permettre de rallier Brest plus vite que prévu.

Photo : Jérémie Eloy/Macif