Voici le message reçu ce mercredi matin de Martin Keruzoré, media man sur Sodebo Ultim 3.

"Voilà presque 24 heures que nous avons quitté le port de Brest, voilà presque 24 heures que nous évoluons en terrain hostile, à travers un véritable champ de bosses et que nous sommes propulsés par un vent oscillant entre 30 et 40 noeuds.

La mise en jambes est rude, Thomas et Jean-Luc n'ont pas quitté les cirés et les casques depuis le départ, les écoutes en mains, le bateau file vers le sud en flirtant avec les 44 noeuds. A bord, la vie s'organise difficilement, les déplacements dans le cockpit sont périlleux et laborieux, le moindre petit geste du quotidien prend ici trois fois plus de temps pour être exécuté. Manger en équilibre ou avachis à même le sol, chacun sa technique.

La nuit tombante, on aurait plus l'impression d'être dans un manège de parc d'attractions que sur un trimaran Ultim. La forte houle venant de notre travers tribord rend les mouvements du bateau imprévisibles. Ça fume et ça cogne, les embruns balayent constamment la cellule de vie et les vagues viennent jouer avec les flotteurs. 

Dans quelques heures, les conditions devraient être plus maniables, de quoi nous laisser la possibilité de manger notre premier repas chaud depuis 24 heures. A l'heure où je clôture ce petit message, Jean-Luc sort de sa sieste et m'explique qu'il est impossible de dormir dans ces conditions quand le bateau joue à saute-moutons."

Photo : Martin Keruzoré/Sodebo Ultim 3/Brest Atlantiques