A désormais moins de 2000 milles de l’arrivée de « Brest Atlantiques », le Maxi Edmond de Rothschild est lancé dans une course contre la montre pour arriver le plus vite possible aux Açores et faire ensuite route directe vers Brest. Derrière, la fin de parcours s’annonce stratégique pour le trimaran MACIF et Actual Leader.

Passés ce samedi après-midi sous les 2000 milles les séparant de Brest, Franck Cammas et Charles Caudrelier, s’ils possèdent désormais une confortable avance sur leurs poursuivants (576 milles sur le trimaran MACIF, 728 sur Actual Leader à 16h), n’en lèvent pas pour autant le pied. La raison ? Elle est expliquée par Franck Cammas, dans une vidéo tournée par le media man du Maxi Edmond de Rothschild, Yann Riou : « On est sur une route entre le Cap Vert et les Açores, avec un point de passage que l’on vise dans deux jours. L’enjeu est d’atteindre ce point de passage le plus vite possible pour attraper un front avec des vents favorables pour aller à Brest. Si on arrive trop tard, il faudra faire avec ce qu’il y a derrière, ce qui sera beaucoup moins simple pour le bateau et pour l’équipage. On fait donc tout pour avancer le plus vite possible dans des conditions qui sont malheureusement légères, il faut utiliser au mieux ce petit flux de vent. »

Effectivement, dans sa remontée vers les Açores, le Maxi Edmond de Rothschild a été freiné une partie de la journée de samedi dans une zone de vents pas très forts, ce qui l’a empêché d’aller aussi vite que les skippers ne l’espéraient (22.8 nœuds de moyenne entre les classements de 12h et 16h). S’il parvient à atteindre son point de passage aux Açores dans les temps, à savoir lundi, il devrait être en mesure de terminer rapidement « Brest Atlantiques » et d’arriver dans la matinée du mercredi 4 décembre, dans le cas contraire, il lui faudra patienter quelques heures de plus, dans des conditions météo plus compliquées, avant de toucher terre.

Derrière, le trimaran MACIF (François Gabart/Gwénolé Gahinet) et Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella) ont traversé sans encombres le Pot-au-noir qui, dans la nuit de vendredi à samedi, était déjà dans le tableau arrière du premier, comme l’a raconté François Gabart au media man Jérémie Eloy : « Toute la fin de journée d’hier n’a pas été très rapide, il y avait peu de vent et une mer assez chaotique, c’était difficile d’avancer parce qu’on se faisait arrêter par les vagues. Par contre, on n’a pas eu de phénomènes très violents, à part un grain un peu fort avec 22 nœuds, ce Pot-au-noir n’aura en moyenne pas été dangereux et plutôt facile à gérer. Nous en sommes sortis vers 2-3 heures du matin. » Actual Leader quelques heures plus tard, dans la matinée de samedi, avec désormais 150 milles de retard sur le trimaran MACIF.

La suite et fin du programme pour les deux trimarans, attendus, au regard des routages actuels, vendredi et samedi prochains à Brest ? « Il va falloir faire de la vitesse et surtout bien choisir les options, répond François Gabart. Le jeu stratégique est assez ouvert pour nous, pas vraiment par rapport à Gitana qui a l’air d’avoir une situation assez simple et favorable, mais plus avec Actual, ça va être assez complexe, on a pas mal de possibilités sur l’Atlantique Nord. » Et donc du jeu jusqu'a bout...

Photo : Yann Riou/PolaRyse/Gitana SA