Après douze empannages le long des côtes de la Namibie, Franck Cammas et Charles Caudrelier ont mis le cap à l’ouest vers le Brésil et évoluent désormais au nord de l’anticyclone de Sainte-Hélène dans un alizé de sud-est, qui, s’il reste très instable, leur a permis de reprendre de la vitesse. Au classement de 8h samedi, le Maxi Edmond de Rothschild a encore accru son avance sur ses poursuivants, puisque le trimaran MACIF (François Gabart/Gwénolé Gahinet) et Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella) sont respectivement à 360 et 373 milles, toujours à tirer des bords vent arrière au large du désert namibien.

« Quand on sait qu’on autre bateau avec nous et qu’on gagne ou on perd des milles par rapport lui, c’est super motivant », a confié vendredi François Gabart, à propos de ce duel, avant d’évoquer l’enjeu stratégique à venir : « L’enjeu, c’est de passer au-dessus de l’anticyclone sans se faire coller, c’est pour ça qu’on tire des bords le long de la côte. On va essayer de gagner dans l’alizé et de se rapprocher au maximum du Brésil pour ensuite faire route vers Brest. »

Consultant météo de « Brest Atlantiques », Christian Dumard estime que deux options sont possibles pour le trimaran MACIF et Actual Leader : « Soit ils font plein ouest, mais comme une dépression arrive, ils vont devoir couper le front dans du près, avec une mer de face de 1,5 mètre et 30 nœuds de vent, après quoi ils monteront vers l’équateur, soit ils suivent une trajectoire vers le nord sans aller couper le front, c’est une route plus longue mais plus simple à exécuter, dans 10-15 nœuds de vent arrière, elle comporte moins de risques pour le bateau. » 

Photo : Yann Riou/PolaRyse/Gitana SA