La soirée de mercredi puis la journée de jeudi ont été animées du côté du Cap qui a vu passer et/ou s’arrêter les quatre trimarans engagés sur « Brest Atlantiques ». Le Maxi Edmond de Rothschild a ouvert le bal en laissant Robben Island à bâbord mercredi à 20h16, tandis que dans la nuit, le trimaran MACIF s’est arrêté pour une escale technique avant de repartir à 10h20, sur les talons d’Actual Leader. Enfin, Sodebo Ultim 3 est à quai depuis 11h.

Il aura donc fallu 15 jours 9 heures et 16 minutes de mer au Maxi Edmond de Rothschild, après 9161 milles parcourus, à 24.8 nœuds de moyenne réelle, pour franchir le premier, mercredi à 20h16, la marque de Robben Island, au large du Cap. Un passage de nuit pour Franck Cammas et Charles Caudrelier qui ont tout de même apprécié le coucher du soleil sur Table Mountain, les odeurs de la terre, et surtout le fait de ne pas être trop arrêtés en baie du Cap, comme l’a confié le premier : « On est passés de 30 nœuds de vent à zéro en même pas une minute, on se demandait quand on allait s’en sortir. Finalement, on a eu un vent qui est revenu de l’autre côté et on a pu se dégager. Je pense qu’on peut rester « tanké » des heures et des heures dans la baie du Cap, donc on est contents d’en être sortis. Maintenant, le prochain point de passage, c’est Brest. »

Un peu moins de huit heures plus tard, le trimaran MACIF est à son tour arrivé au Cap, suspendant sa course à 3h55 pour une escale technique, à la cape devant le port sud-africain, qui aura duré 6 heures et 25 minutes. Revenus en course à 10h20, François Gabart et Gwénolé Gahinet ont franchi 24 minutes plus tard Robben Island à la troisième place, 14 heures et 28 minutes après le Maxi Edmond de Rothschild, 3 heures et 10 minutes après Actual Leader, passé en deuxième position, sa meilleure place depuis le départ de Brest le 5 novembre (Yves Le Blevec et Alex Pella ont parcouru 390 milles de moins que Franck Cammas et Charles Caudrelier sur le tronçon Rio-Le Cap).

Dans une vidéo envoyée par le media man du trimaran MACIF, Jérémie Eloy, François Gabart est revenu sur cette deuxième escale technique, après celle de Rio : « On avait pas mal de petits problèmes qui rendaient le bateau compliqué à manœuvrer, on a profité du fait qu’on passait près de la côte pour faire une petite escale. On est arrivés pile au lever du jour sur Le Cap, le coin est quand même magnifique, cette montagne (Table Mountain) a un certain charisme, mais on n’a pas trop eu le temps de faire de la contemplation, on était plus dans la concentration pour essayer d’enchaîner. La bonne nouvelle, c’est qu’on repart avec un bateau qui va bien. » Et le vainqueur du Vendée Globe 2012 d’ajouter, à propos de la suite du programme : « On a deux bateaux à croquer devant nous, un qui n’est pas très loin, l’autre qui est un peu plus loin. On a vu Actual et Sodebo au Cap, on va essayer d’aller voir Gitana, il va falloir se défoncer pour aller les chercher, mais on est là pour ça, on a envie de jouer jusqu’au bout. »

Ce qui est certainement aussi le cas de Thomas Coville et de Jean-Luc Nélias qui, au moment où le trimaran MACIF reprenait la mer, interrompaient à leur tour leur course, à 10h30, avant d’aller amarrer Sodebo Ultim 3 au pied d’un quai situé dans Alfred Basin, dans le port du Cap. Interrogé à son arrivée sur la terre ferme par le media man Martin Keruzoré, Thomas Coville a expliqué : « Nous avons croisé MACIF en arrivant, puis nous sommes rentrés dans le centre du Cap pour vérifier le bateau et savoir si, suite aux trois chocs qu’on a eus sur nos trois safrans différents, l’intégrité du bateau était confirmée pour la suite du parcours. On en saura plus ce soir et on prendra une décision plus tard. »

Photo : Martin Keruzoré/Sodebo