Le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène n’aura pas été de tout repos pour Franck Cammas et Charles Caudrelier qui auront empanné huit fois en tout, la dernière tard mardi soir, pour enfin pointer les étraves du Maxi Edmond de Rothschild vers Le Cap, dont ils sont distants mercredi matin d’environ 250 milles et où ils sont attendus en tête de « Brest Atlantiques » vers 20h, après un peu plus de 15 jours de mer. Le trimaran dessiné par Guillaume Verdier et le bureau d’études du Gitana Team a repris de la vitesse ce matin (30,5 nœuds lors des quatre dernières heures), et s’il pourrait être freiné dans les heures qui viennent par une petite dorsale anticyclonique (extension de l’anticyclone de Sainte-Hélène) pile sur sa route, la fin de journée jusqu’au Cap s’annonce rapide.

Derrière, François Gabart et Gwénolé Gahinet, sur le trimaran MACIF, deuxième ce mercredi à 96 milles du leader, n’auront eu que deux empannages à caler dans le Grand Sud avant de mettre le cap vers l’Afrique du Sud, tandis que le troisième, Actual Leader, n’en aura fait aucun ! Yves Le Blevec et Alex Pella auront été les grands bénéficiaires des Quarantièmes, parvenant à réduire de plus de la moitié l’écart les séparant du leader (de 392 à 188 milles entre lundi et mercredi matins). Quatrièmes, Thomas Coville et Jean-Luc Nélias, malgré la perte du safran tribord puis de l’arrière du flotteur de Sodebo Ultim 3, parviennent à maintenir de bonnes vitesses (25,5 nœuds sur les quatre dernières heures), ils accusent 255 milles de retard sur le Maxi Edmond de Rothschild et devraient arriver jeudi matin au Cap, où les attend leur équipe technique.

Les trois bateaux de tête devraient quant à eux passer au pied de Table Mountain de nuit, ils laisseront ensuite Robben Island, 4 milles au nord de la grande métropole sud-africaine, à bâbord, avant d’attaquer la remontée de l’Atlantique Sud, qui, selon Christian Dumard, consultant météo de la direction de course, devrait sans doute les conduire de nouveau vers le Brésil : « Ça va repartir au vent arrière le long de l’Afrique, après, il y aura le choix entre monter vers Dakar ou se recentrer vers l’ouest. Les routes ont tendance à retourner vers le Brésil, parce que même si la route est plus longue, le Pot-au-noir y est moins épais qu’à l’est et que de toute façon, à plus long terme, ils devront faire le tour de l’anticyclone des Açores par l’ouest. La route le long de l’Afrique est plus risquée, il faut de la réussite et miser sur un système météo favorable à la fois dans le Pot-au-noir puis dans l’Atlantique Nord, mais ça arrive que des bateaux choisissent cette option, cela a été le cas du Multi 70 Maserati en 2018 sur le record de la Route du Thé entre Hongkong et Londres. »

Photo : Martin Keruzoré/Sodebo