Les quatre trimarans qui prennent le départ ce mardi à 11h de Brest Atlantiques ont quitté le quai Malbert au petit matin. Retrouvez tous les derniers mots des marins.

François Gabart (Trimaran Macif) : « Ça se présente bien, il y a du soleil au-dessus de Brest, mais il y a du vent fort au large, pas mal de mer, il va falloir qu’on soit prudent dans le Golfe de Gascogne et dans des conditions musclées, mais c’est plutôt bien pour rejoindre rapidement l’alizé. On part pour un mois de mer, ça ne sert à rien de tout casser maintenant, mais en même temps, il ne faut pas rester arrêtés, parce qu’on veut tous aller le plus vite possible, c’est l’éternel dilemme de la course au large, d’autant plus sur les courses longues. Il faut arriver à trouver rapidement le bon rythme pour le bateau et pour nous, cette transition n’est pas facile à gérer, c’est le job des heures qui viennent. Pendant les premières heures, nous aurons toujours l’un de nous deux aux écoutes et pas loin de la barre pour essayer d’aller vite sans forcer sur le bateau. A priori, il n’y aura pas beaucoup de manœuvres sur les premières heures de course, ça sera surtout du pilotage. Nous savons la trajectoire que nous voulons faire. Nous sommes impatiens de naviguer, de voler et d’aller vite, c’est ce qu’on aime, c’est notre métier. »

Gwénolé Gahinet (Trimaran Macif) : « J’ai bien dormi cette nuit, bien mangé au petit déjeuner, on sait que les douze premières heures vont être difficiles, il faut les passer en étant bien lucides, en faisant les bons choix de voiles et en préservant le matériel, nous avons bien préparé le terrain, on va essayer de trouver le bon curseur. Le Cap Finisterre, ça sera déjà une sacrée étape de franchie, c’est fou de se dire qu’on est à Brest ce matin et qu’on sera en Espagne le soir. Après, ça va être un peu plus détente et on va pouvoir vraiment rentrer dans la performance, ça va être chouette. »

Thomas Coville (Sodebo Ultim 3) : « Petit matin à Brest, il fait frais, le ciel est un peu dégagé, le scénario va se dérouler jusqu’à 11h à Sein, avec un départ musclé, mais c’est bien qu’on parte. La première journée dans le Golfe de Gascogne va être dense, il faut être très concentré tout de suite, il n’y a pas d’erreurs possibles, ça va nous prendre tout de suite beaucoup d’énergie, c’est un moment important. C’est incroyable comment il faut savoir switcher entre cette vie de terrien et celle de marin, où il faut se concentrer sur ce qu’on sait faire. Donc je suis très concentré, je mesure l’enjeu de ces premières heures de course, ce n’est pas anodin, mais je n’ai pas d’appréhension particulière, je m’entraîne depuis des années pour des moments comme ça. Il faut passer assez vite ce Golfe de Gascogne, après, ça déroule, ça va être une glissade absolument fabuleuse jusqu’au Brésil. On va apprendre beaucoup en se confrontant avec les meilleurs, j’ai toujours vu mes adversaires comme une chance. »

Franck Cammas (Maxi Edmond de Rothschild) : « Le départ va être venté et ce soir, ça va se calmer, donc vivement ce soir ! D’ci là, on va essayer d’être prudent, j’espère que le scénario se déroulera comme on l’a imaginé. On va essayer de sortir indemne au Cap Finisterre, il n’y a aucun intérêt à attaquer d’entrée, on n’en est qu’au début de course, on pourra faire plus demain matin quand on sera déjà assez Sud. On est concentrés, enfin on part ! »

Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) : « Ça fait longtemps qu’on attend, il est temps d’y aller ! La première partie va être musclée, mais ça devrait passer vite, on va faire attention, il ne faudra pas faire de bêtises pendant les premières heures, on a tous en mémoire la Route du Rhum l’an dernier, et la route est longue derrière. L’important est d’arriver avec un bateau en bon état au Cap Finisterre, mais j’ai confiance, il a été bien fiabilisé. Après, on pourra attaquer, on a une très belle météo pour aller vite dans le Sud et retrouver la chaleur. En tout cas, c’est magnifique de voir ces quatre bateaux au départ, ce sont clairement les plus beaux et les plus rapides du monde, cette nouvelle dimension du vol est magique, on a la chance d’être les pionniers de cette nouvelle aventure. »

Yves Le Blevec (Actual Leader) : « C’est sympa de voir du ciel bleu ce matin, c’est la première journée de beau temps depuis dix jours ! Les jours de départ sont toujours des moments forts, on part confiants, c’est enfin le moment de faire du bateau ! Les dix premières heures vont être prudentes, il faudra doser entre sens marin et compétition. On est déjà concentrés sur la navigation, l’évolution météo, on est déjà vachement partis. »