Alors que la flotte des quatre trimarans de la classe Ultim 32/23 avait été épargnée depuis le départ de Brest Atlantiques, le trimaran MACIF a percuté un OFNI qui a endommagé le safran central et pourrait conduire François Gabart et Gwénolé Gahinet à faire une escale technique. Une avarie qui ne l’a cependant pas freiné, au moment où il rentre avec le Maxi Edmond de Rothschild dans le Pot-au-noir.

A la lutte aux avant-postes de Brest Atlantiques depuis le départ de Brest mardi dernier, François Gabart et Gwénolé Gahinet ont déploré une avarie de safran central après avoir percuté un OFNI dans la nuit de vendredi à samedi : « Ce samedi 9 novembre à 1h30 UTC (2h30 heure Paris), l’équipage du trimaran MACIF a constaté la casse du safran central suite au choc avec un OFNI alors qu’il naviguait au large des îles du Cap Vert. Son skipper, François Gabart, a alors rapidement pris contact avec son équipe à terre pour annoncer l’avarie, indiquant par ailleurs qu’il n’y avait pas de voie d’eau constatée à bord et que le bateau restait parfaitement manœuvrable, les vitesses affichées ce matin en témoignent », indique le communiqué de MACIF.

Effectivement à 16h, le plan VPLP affichait une moyenne de 35,3 nœuds sur 4 heures, toujours sur les talons du leader, le Maxi Edmond de Rothschild (Franck Cammas/Charles Caudrelier) ! « En mode vol, il ne doit pas être trop gêné par cette avarie, parce que le bateau est posé sur les deux safrans de flotteurs, il risque d’être davantage handicapé lorsque le vent refusera le long des côtes brésiliennes », estime le directeur de course de Brest Atlantiques, Jacques Caraës, tenu informé, dès cette nuit, de la situation par les skippers et leur équipe.

Une équipe qui s’organise, car François Gabart et Gwénolé Gahinet envisagent une escale technique, autorisée par l’avis de course : « Une solution reste à l’étude pour pouvoir réparer et poursuivre ainsi la course en toute sécurité. L’équipe technique du bateau étudie donc actuellement toutes les possibilités d’escale au Brésil pour organiser cette intervention au plus vite et remplacer la pièce », poursuit le communiqué de MACIF.

En attendant d’arriver au Brésil, le trimaran s’apprête à traverser le Pot-au-Noir quasiment en même temps que le Maxi Edmond de Rothschild, sur lequel Franck Cammas et Charles Caudrelier ont eu un peu de bricolage dans la nuit, comme l'explique ce dernier : « On a eu un problème sur la galette de gennaker, qui permet de rouler la voile. Là, on ne pouvait plus le faire. Le bout d’amure du gennaker était sorti de l’enrouleur et il était coincé. C’était un vrai problème, parce que la voile fait 400m2, et que nous arrivons dans une zone potentielle de grains où ce type d’incident peut avoir des conséquences bien plus graves. »

Le problème résolu, le Maxi Edmond de Rothschild commence en effet ce samedi après-midi à sentir les prémices du Pot-au-noir. D’après Christian Dumard, consultant météo pour Brest Atlantiques, les deux bateaux de tête ne devraient pas vraiment être ralentis : « Il sont en train d’y rentrer, mais il n’est pas très actif, la sortie est 400 milles devant eux, je pense que dimanche matin, ils seront sortis d’affaire. Après, le Pot-au-noir reste un gruyère dans lequel il y a des zones sans vent, ils devront être vigilants. »

Christian Dumard se montre moins optimiste pour le troisième, Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville/Jean-Luc Nélias), et surtout pour le quatrième, Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella), qui devraient être davantage freinés : « Actual Leader va sans doute être davantage ralenti à cause d’’une zone orageuse qui va traverser le Pot-au-noir ». Ce qu’a d’ailleurs confirmé Ronan Gladu, media man à bord d’Actual Leader, dans son message du jour : « Encore une fois, ça risque de s’échapper par devant, avec la grosse transition du fameux Pot-au-noir. La porte serait ouverte pour Edmond de Rothschild et Macif alors qu’elle va se refermer sur nous… En tout cas, cela motive encore plus Yves et Alex à « attaquer » comme ils disent ! » Et vu les sourires des deux skippers au moment de s’offrir des œufs-bacon relevés d’ail et d’huile d’olive concoctés par Ronan Gladu, ça n’a pas l’air d’infléchir leur moral…

Photo : Christian Dumard